Les enfants intériorisent souvent les présomptions sexistes à l’égard des femmes et des hommes, de la féminité et de la masculinité et des relations entre les deux sexes. Celles-ci peuvent être renforcées par des conditions inégales à l’école et dans la société, nuisant à la participation et aux possibilités sociales, économiques et culturelles des filles et des femmes. Ces dernières risquent aussi d’avoir des relations personnelles et professionnelles abusives et inégales avec les hommes (agression sexuelle, harcèlement sexuel, violence et contrôle).
Ces expériences entraînent une série de conséquences négatives pour la santé et le bien-être mental et physique des filles et des femmes. Les filles et les jeunes femmes qui sont les cibles d’actes sexistes et de violence dans les écoles risquent de perdre leur estime de soi, d’avoir honte et d’être peu sûres d’elles-mêmes. Elles peuvent se sentir impuissantes. Elles peuvent avoir peur ou se fâcher, dans quel cas elles ont tendance à intérioriser leur colère parce qu’on leur a dit qu’il n’était pas très « féminin » de la montrer.
Ces sentiments douloureux peuvent se traduire par divers comportements indiquant que les jeunes femmes sont en difficulté. Une colère intériorisée peut entraîner une dépression et d’autres problèmes de santé mentale ainsi que des comportements autodestructeurs comme les troubles de l’alimentation, l’abus de drogues ou d’alcool et l’automutilation. Les enseignantes et les enseignants constatent à l’occasion que certaines filles sont silencieuses en classe, qu’elles hésitent à s’exprimer ou à parler, surtout dans les classes mixtes. Ces jeunes filles ont tendance à se tenir à l’écart et à hésiter à participer aux activités scolaires. Les gestes et la violence sexistes subis à un jeune âge peuvent engendrer un cycle de violence étant donné que les filles et les femmes auront déjà appris à sous-estimer leur valeur.
(Voir Tanya, Régine, Fatouma, Leila.)
Les rôles rigides attribués à chacun des sexes peuvent également avoir des conséquences graves et profondes sur les hommes et les garçons. Ils peuvent avoir un impact négatif sur leur perception de soi et leur capacité à former des relations intimes saines et égalitaires. Les hommes et les garçons peuvent aussi avoir de la difficulté à développer des relations sociales fondées sur la coopération et la collaboration. En outre, si les garçons et les hommes gagnent en statut social, pouvoir et privilèges lorsqu’ils suivent les règles établies par rapport à leur sexe, ils sont sévèrement punis lorsqu’ils les transgressent. (Voir Comprendre le sexisme, le racisme et l’homophobie/Homophobie et discrimination fondée sur le genre.)
Ensemble nous pouvons devenir des alliées et des alliés pour assurer l’égalité des femmes en communiquant des convictions positives sur les femmes et les filles et en encourageant les garçons et les filles à faire preuve d’une plus grande souplesse en ce qui a trait aux notions liées au sexe et au genre.
- Quelles conséquences du sexisme suis-je en mesure d’identifier?
- Quels sont les actes sexistes dont j’ai été témoin ou que j’ai vécus à l’école?
- Quel impact le sexisme et la misogynie ont-ils eu sur mon développement personnel et ma vie?
- Si je suis une femme, quelles mesures puis-je prendre pour remettre en question les restrictions qui m’ont été imposées à cause de mon sexe et qui m’ont limitée dans le passé?
- Si je suis un homme, quelles mesures puis-je prendre dans mes interactions personnelles et professionnelles pour partager mon pouvoir et mes privilèges masculins plus équitablement avec les femmes – amies, collègues, membres de ma famille ou partenaire intime?
- Quels types de stratégies puis-je identifier (ou ai-je mis en œuvre à l’école) qui peuvent faciliter le développement sain de l’identité de genre des filles et des femmes?