Nous parlons des droits en termes de sécurité, de force et de liberté parce que cela touche notre instinct. Nous fier à notre instinct et l’écouter constitue un bon outil pour remarquer, advenant le cas, une situation d’agression. Signalons que nos limites personnelles entrent ici aussi en ligne de compte.
Les limites personnelles diffèrent d’une personne à une autre. Il revient donc à chaque personne de les définir. Un acte physique, un geste, un mot, un regard, un ton de voix peuvent venir outrepasser nos limites personnelles. Nos sentiments, comme la tristesse, la peur ou la colère, nous permettent souvent de savoir qu’une personne a dépassé nos limites personnelles. Nous ressentons peut-être des sensations au niveau du corps qui nous donnent des indices sur la nature de nos sentiments. Pensons par exemple à une tension dans l’estomac ou dans les muscles, un mal de tête ou un engourdissement.
Si une personne a outrepassé nos limites personnelles, nous pouvons réagir de diverses manières. Le module sur la prévention de l’intimidation comprend des définitions et des explications à utiliser avec les élèves pour discuter des diverses façons auxquelles tout le monde peut avoir recours dans un cas d’agression. (Voir Prévention de l’intimidation – Communication saine – Augmenter et diminuer le niveau d’intimidation.) Ces mécanismes s’appliquent tout aussi bien dans les cas de violence impliquant des adultes.
Définition des réactions
- Passivité : Donner l’impression que vous n’avez aucun droit, ni aucun pouvoir; la personne qui intimide peut penser qu’elle a une emprise sur vous.
- Agressivité : Agir de manière à ne plus respecter aucun des droits de l’autre personne et à s’approprier tout le pouvoir; la personne qui intimide peut alors avoir l’impression qu’elle ou qu’il doit s’acharner encore plus pour conserver le pouvoir.
- Affirmation de soi : Donner à penser que vos droits sont importants; vous conservez votre pouvoir et vous respectez celui des autres; la personne qui intimide peut alors trouver difficile de garder tout le pouvoir de son côté.
- Intensification des actes d’intimidation : Agir de manière agressive vient souvent aggraver la situation, ce qui envenime ou multiplie les actes d’intimidation; l’agressivité « intensifie » l’intimidation.
- Désamorçage des actes d’intimidation : Agir en s’affirmant donne souvent lieu à un revirement de situation; l’affirmation de soi perturbe la dynamique de l’intimidation. Lorsqu’on désamorce les actes d’intimidation, le problème se dissout parce que vous conservez vos droits et votre pouvoir sans porter atteinte à ceux des autres.
Une réaction positive à l’intimidation, ou à toute situation d’agression, passe par l’affirmation de soi. Les exemples suivants vous donneront quelques idées en ce sens :
- ton de voix ferme;
- langage corporel qui exprime la confiance en soi (épaules vers l’arrière, en se tenant debout le dos bien droit et en faisant directement face à la personne);
- contact avec les yeux;
- messages affirmatifs.
Quelques suggestions pour communiquer en s’affirmant
- Nous pouvons parfois éprouver de la gêne ou avoir l’impression d’y aller maladroitement au moment d’exprimer clairement ce que nous voulons dire ou ce que nous pensons. Une communication claire et directe nous donne de l’assurance et nous aide à paraître plus fort.e.
- Nous pouvons parfois, devant une situation stressante, oublier de respirer. La respiration nous aide à voir la situation avec plus de clarté et à mieux réfléchir aux mesures appropriées et à la manière de surmonter la situation. Se souvenir de respirer constitue une technique qui va dans le sens de l’affirmation de soi.