Dans un cadre scolaire donné, la vulnérabilité des parents aux agressions, à l’exclusion et à l’iniquité accroît proportionnellement avec :
- le manquent d’information;
- le manque de compétences et de pouvoir, entraînant une dépendance à l’égard du personnel enseignant et d’administration relativement à leur capacité à passer à l’action et à prendre des décisions;
- l’isolement de leurs pairs et des ressources communautaires.
En tant que membres du personnel de l’école, nous avons la responsabilité d’évaluer la dynamique du pouvoir en jeu en toutes circonstances. Nous aurons peut-être à faire preuve de souplesse pour créer une relation de collaboration. Nous pouvons passer d’une approche où nous cherchons à partager le pouvoir à une approche où nous cherchons à s'interroger sur l’utilisation inappropriée que fait une personne du pouvoir et à faire valoir notre droit au respect.
Les parents ont toujours le droit de prendre les mesures nécessaires pour veiller à ce que l’on respecte les droits de leurs enfants. Il est important de reconnaître que, dans toutes les interactions, peu importe la dynamique du pouvoir en jeu, toutes les personnes concernées ont leur place et ont le droit d’être traitées avec respect et de retenir leur propre pouvoir.
La dernière cloche vient de sonner. Vous êtes dans votre salle de classe en train de corriger des devoirs. Le parent d’un de vos élèves entre dans la classe d’un pas rapide et se tient debout devant votre bureau en vous fixant du regard. Vous vous souvenez de certaines choses que l’élève a dites. Vous savez que le parent est un nouvel arrivant. Vous faites partie d’un groupe ethnoculturel dominant. Vous levez les yeux et il se met à crier :
« Mon enfant se fait maltraiter et vous fermez les yeux. Mon enfant m’a dit que vous ne faites rien pour l’aider. Quel genre d’enseignante êtes-vous? Vous ne vous souciez pas de mon enfant. »
Nous pouvons être sensibles à ces dynamiques de pouvoir complexes afin de faire preuve d’ouverture d’esprit pour comprendre le vécu des parents. En faisant un effort pour nous souvenir dans quel contexte ils vivent, nous pouvons plus facilement faire preuve d’empathie. (Voir Forger une alliance.) Nous pouvons réagir en amalgamant certains des éléments tout en exprimant clairement nos limites. Par exemple, nous pouvons répondre de la façon suivante :
« J’apprécie sincèrement le fait que vous ayez pris le temps de venir me parler de cette situation. Je vois que vous êtes fâché et bouleversé. Je comprends, car il n’y a rien de plus bouleversant que de savoir que son enfant se fait agresser. Je vais vous demander de bien vouloir parler calmement et moins fort. De cette façon, nous pourrons tous les deux parler des façons de garder votre enfant en sécurité. »
(Pour en savoir plus sur les façons de répondre à la colère et au conflit, voir Composer avec la colère.)