Avez-vous remarqué que les témoins d’actes d’intimidation ont tendance à blâmer la personne qui se fait intimider? Ne vous en étonnez pas. C’est une réaction courante. Souvent, les gens prêtent davantage attention au comportement de la cible d’intimidation qu’à celui de la personne qui a recours à l’intimidation. La personne qui se fait intimider est perçue comme étant faible, passive ou vulnérable, qui aurait intérêt à s’affirmer un peu plus, à se défendre ou à répondre par la force. On croit à tort que c’est ainsi qu’elle développera sa force de caractère. Parfois, les enfants qui semblent quelque peu « différents » ou « bizarres » se font dire qu’ils n’ont qu’à changer leur façon d’agir – même si leur comportement n’a rien à voir avec leproblème.
De plus, si l’élève qui intimide est une athlète respectée ou un athlète respecté, une première ou un premier de classe ou une personne populaire et sympathique, l’enseignante ou l’enseignant a tendance à l’aimer et à la ou le croire davantage que le jeune qui est la cible d’intimidation, surtout si ce dernier a également eu recours à l’intimidation à un moment donné. En pareil cas, les enseignantes et les enseignants sont souvent portés à rationaliser le comportement en se disant que le jeune qui se fait intimider « n’a que ce qu’elle ou il mérite » ou « qu’elle ou il l’a cherché ».
D’autres personnes ont aussi tendance à sous-estimer le pouvoir et l’influence que l’élève ayant recours à l’intimidation exerce sur sa cible et les témoins de ses actes. Cet élève pourra dire qu’elle ou il « faisait seulement une blague » et que la personne qui a été intimidée a pris la situation beaucoup trop au sérieux ou que c’est en fait elle qui serait à blâmer. Les témoins vont souvent justifier les explications de l’élève qui a recours à l’intimidation et la victime intimidée pourra parfois faire de même.