L’intimidation est un phénomène très répandu, tant à l’école qu’à l’extérieur. Élèves, parents, personnel scolaire tous sont d’avis que l’intimidation pose un sérieux problème. Le souvenir d’un acte d’intimidation subi pendant l’enfance peut suffisamment marquer la personne pour qu’elle continue de souffrir à l’âge adulte.
Dans son livre intitulé Bullied Teacher: Bullied Student (2005), Les Parsons, expert en prévention de l’intimidation, indique que des études réalisées à l’échelle internationale révèlent qu’entre un tiers et trois quarts des élèves ont été impliqués dans des actes d’intimidation. Dans son livre intitulé Gray’s Guide to Bullying (2004), Carol Gray signale que 160 000 élèves s’absentent de l’école chaque jour aux États‑Unis à cause d’actes d’intimidation. L’étude réalisée en 2005 par les Dres TanyaBeran et LeslieTutty, de l’Université de Calgary, révèle que la moitié des élèves sondés avaient été victimes d’intimidation et que les élèves de la première à la troisième année avaient été aussi souvent victimes d’intimidation que celles et ceux de la quatrième à la sixième année. Différentes études démontrent en outre que 80% des actes d’intimidation en milieu scolaire ne sont jamais signalés.
Les personnes qui ont recours à l’intimidation, leurs cibles et les personnes qui sont témoins des actes d’intimidation sont toutes susceptibles de souffrir de problèmes sociaux et psychologiques à long terme. Les chercheuses et les chercheurs, par exemple, constatent souvent qu’il y a une corrélation entre le fait d’être la cible d’actes d’intimidation et la dépression et le suicide. Entre 1980 et 1997, le taux de suicide chez les 10 à 14ans aux États-Unis a augmenté de 109%. (Les Parsons (2005)).
L’usage accru des médias électroniques a fourni une nouvelle plate-forme aux personnes qui se livrent à des actes d’intimidation. Selon une étude récente réalisée par la Parent Health Connection de la région de York, en Ontario, il y a 60% des élèves qui visitent les sites de clavardage et utilisent la messagerie instantanée. De ce pourcentage, 25% ont affirmé avoir reçu des messages d’intimidation, 16% ont admis avoir envoyé des messages de menaces, 14% ont reçu des menaces par Internet et 44% ont créé une adresse de courriel sans le consentement de leurs parents. Les cibles de l’intimidation cybernétique sont souvent réticentes à signaler les actes parce qu’elles craignent que leurs parents restreignent ou supervisent étroitement les heures passées devant l’écran.
Les personnes ayant recours à l’intimidation se servent de l’homophobie pour creuser un fossé entre leur cible, tant hétérosexuelle qu’homosexuelle, et ses pairs. L’élève typique, dans une école secondaire, entend des insultes contre les personnes homosexuelles en moyenne 25 fois par jour. Parmi les jeunes lesbiennes et gais, 80% ont admis avoir été agressés verbalement et 17% ont admis avoir été agressés physiquement. Environ 30% des jeunes qui se suicident sont gais ou lesbiennes.
Confrontées à autant d’actes différents d’intimidation, il y a des écoles qui ont de la difficulté à trouver des solutions efficaces.