Chaque intervenante ou intervenant agit comme modèle culturel par sa façon d’être, d’interagir et de faire, par son attachement aux valeurs humaines et sociales défendues dans la francophonie, notamment l’ouverture, le respect, la fierté, le sens d’appartenance, la solidarité et l’engagement, par son désir de vivre des expériences culturelles en français et par son intérêt pour la langue française et la culture francophone.
dans les écoles de langue française de l’Ontario, 2009, p. 42
Comme nous l’avons mentionné, les élèves apprennent de nous tant par nos paroles que par nos gestes. Par cette pédagogie tacite ou indirecte, nous démontrons non seulement nos compétences, mais également nos comportements, nos croyances et l’orientation que nous avons prise dans la vie.
Qui nous sommes, notre réelle identité, peut motiver les élèves. Lorsque les élèves voient que nous aimons notre travail, elles et ils se sentent valorisés et inspirés et vivent d’espoir. Ce défi est de taille. Nous devons donc avoir conscience dans la façon dont notre orientation peut influencer nos élèves. En traitant non seulement des aspects négatifs d’un sujet ou d’un enjeu, mais également des aspects positifs, nous pouvons insuffler de l’espoir et de l’optimisme.
Par exemple, nous savons que l’histoire foisonne d’exemples de violence et de cruauté humaine. Nous pouvons nous assurer d’équilibrer le récit véridique de ces faits avec des histoires de bravoure humaine et d’héroïsme altruiste en quête de justice.
Après avoir intériorisé les faussetés et les mythes sous-jacents à l’adultisme, les jeunes peuvent avoir de la difficulté à imaginer qu’elles et ils pourraient occuper une place importante dans le monde. Nous pouvons les inspirer et insuffler en nos élèves le sentiment qu’elles et ils ont la capacité et le potentiel voulus en leur donnant des exemples de ce que d’autres jeunes ont accompli. Nous pouvons éplucher les médias et nous tenir au fait des histoires et des activités soulignant l’autonomisation des jeunes et les transmettre à nos élèves.
- Malala Yousafzai, une jeune adolescente pakistanaise, a parlé de l’importance de l’éducation pour les filles dans les médias sociaux. Elle a été attaquée et gravement blessée à cause de ses déclarations. Son courage devant le danger et sa détermination à se battre pour obtenir justice est un exemple qui peut inspirer les jeunes à accroître l’étendue de leurs propres objectifs.
- La Journée contre l’intimidation (ou la Journée du chandail rose) a été créé grâce à un évènement organisé par David Shepherd et Travis Price de la Nouvelle-Écosse, qui en 2007, ont acheté et distribué 50 chandails roses après qu’un jeune élève de neuvième année, Jadrien Cota, ait été victime d’intimidation durant sa première journée d’école. L’évènement a lieu chaque année partout dans le monde le 4 mai, et les gens portent un chandail rose, bleu ou mauve afin de symboliser la lutte contre l’intimidation.
- Shannen Koostachin est un exemple formidable d’une jeune personne qui a inspiré ses pairs. Elle a mené la campagne « Attawapiskat School Campaign » en vue d’établir des milieux scolaires sécuritaires et rassurants et de mettre sur pied un programme d’éducation de qualité adapté à la culture des jeunes des Premières nations. À la suite de son décès tragique dans un accident de la route en 2010, sa famille, ses ami.e.s et des membres de sa collectivité ont lancé la campagne « Shannen’s Dream » en sa mémoire pour veiller à ce que tous les enfants des Premières nations du Canada aient droit à des milieux scolaires sécuritaires et rassurants et reçoivent une éducation de grande qualité qui les rend fiers de leur identité.
- Lorsqu’un élève transgenre au Brésil a reçu une amende pour avoir porté une jupe à l’école, un groupe de jeunes hommes dans sa classe s’est rallié afin de la supporter. En septembre 2014, cette jeune de 17 ans, Maria Muniz, élève du collège Pedro II à Rio de Janeiro, a reçu une amende de son école qui affirmait qu’elle brisait les règles qui stipulaient que les garçons devaient porter des pantalons. Après sa punition, un groupe de 15 garçons s’est pointé au collège Pedro II en portant des jupes afin de supporter Muniz et son choix vestimentaire.
Et encore, nous pouvons créer des occasions ou encourager nos élèves à participer à des occasions qui se présentent afin de les exposer à des modèles de jeunes franco-ontariens inspirants.
Je suis allé à un événement où j’ai été inspiré : c’était pour tous les élèves francophones de l’Ontario qui sont engagés dans leur travail. Moi je ne suis pas engagé, mais j’ai été inspiré par cet événement. Tout le monde autour de moi avait des projets que je pensais meilleurs que le mien, mais ils me disaient que mon travail était bon. Ça m’encourageait.