Critères d’évaluation des stratégies basées sur l’autonomisation

Dans le cadre de nos efforts collectifs soutenus pour nous sensibiliser davantage au pouvoir des adultes et à son utilisation, le COPA a formulé sept questions pour évaluer l’efficacité des stratégies, des actions et des initiatives visant à favoriser l’autonomisation :

1. Développent-elles la capacité des jeunes? De la naissance à l’âge adulte, nous sommes engagés dans un processus d’apprentissage continuel. En concevant un large éventail d’expériences pour les élèves comme possibilités d’apprentissage qui encouragent l’acquisition d’aptitudes, de connaissances et de compétences, nous veillons à ce que nos élèves continuent à apprendre, à grandir et à développer leur caractère de façon positive. Cette approche aide à définir le concept de base d’autonomisation des jeunes du COPA: Des outils plutôt que de règles.
2. Offrent-elles des options et des ressources? Les compétences en matière de résolution de problèmes et de prise de décisions sont essentielles au développement du caractère. Les jeunes ne peuvent acquérir ces compétences que si on leur donne des choix et leur permet de prendre part au processus de réflexion et de décisions.
3. Favorisent-elles l’autonomie des jeunes? Nous savons que la dépendance est un des principaux facteurs qui accentue le déséquilibre du pouvoir entre les adultes et les jeunes. Il s’ensuit donc que la capacité d’agir, de parler ou de penser de façon autonome est cruciale à l’autonomisation des jeunes.
4. Encouragent-elles la collaboration et le soutien des pairs? Lorsque les élèves ont la chance de collaborer avec leurs pairs, lorsqu’elles et ils voient des images positives et habilitantes d’autres jeunes, elles et ils sont plus susceptibles de se sentir motivés et capables d’agir. En encourageant les élèves à se considérer comme étant des pairs, à travailler en collaboration et à se soutenir, nous les aidons à acquérir les aptitudes clés et les traits liés au développement du caractère, tout en apprenant des façons positives d’utiliser leur pouvoir personnel. En encourageant la collaboration et le soutien entre les pairs, nous encourageons l’autonomisation collective.
5. Est-ce qu’elles engendrent le soutien et l’encadrement respectueux des adultes? Autant les jeunes veulent avoir la chance de travailler de façon autonome, de prendre des responsabilités et d’acquérir leur indépendance, autant elles et ils ont besoin du soutien et de l’encadrement des adultes. Adopter une attitude de « laissez-faire », s’attendre à ce que les élèves prennent les choses en main et que les adultes n’aient plus un mot à dire n’est pas plus efficace qu’une attitude autoritaire. Nous devons plutôt puiser dans notre capacité d’empathie et notre respect profond pour les capacités des élèves afin de leur offrir le soutien qui leur permet de prendre les choses en main dans la pleine mesure de leur capacité.
6. Est-ce qu’elles augmentent la mobilité des jeunes? La liberté de déplacement est un droit de base dans les sociétés démocratiques. Pourtant, nous limitons et restreignons trop souvent la mobilité des jeunes (et des autres groupes marginalisés). Dans les écoles, nous restreignons les déplacements des élèves, parfois pour une question de sécurité. Dans d’autres cas, en surveillant leurs déplacements, les adultes peuvent garder le contrôle; par exemple, lorsque les élèves doivent quitter la salle de classe pour aller à la toilette. Il est important que les adultes évaluent les règlements et y réfléchissent et communiquent ensuite la raison d’être des règlements qui restreignent les déplacements des jeunes. Lorsque le seul but du règlement est le contrôle, en permettant aux élèves de circuler plus librement, nous pouvons avoir un effet positif sur l’autonomisation des jeunes.
7. Est-ce qu’elles garantissent la liberté des jeunes? La liberté se rapporte à la liberté de déplacement, et à toutes les questions précédentes. Le droit de vivre dans la liberté (indissociable du droit de vivre dans la sécurité et la force, voir Autonomisation et droits) est une composante essentielle de l’autonomisation des jeunes. Plus les jeunes sont libres (moyennant des paramètres et le soutien des adultes et approprié à leur stade de développement) d’exprimer leurs sentiments et leurs pensées, de prendre des décisions, de faire des choix, de façonner leur vie et d’agir, plus nous avons la chance de favoriser leur autonomisation.

Nous vous invitons à consulter les sections intitulées Notre rôle : Partage du pouvoir et Entamer une conversation, où nous nous penchons sur les compétences et les stratégies nécessaires à la réalisation de cette vision inspirante du développement du caractère par l’autonomisation des jeunes