Si les jeunes ne se sentent pas en sécurité – si nous ne veillons pas à traiter du racisme, du sexisme, de l’homophobie et des autres formes d’exclusion – alors nous minons les efforts que nous déployons pour donner une voix aux jeunes et les aider à développer leurs capacités de leadership. La liberté est essentielle, mais si la sécurité n’en fait pas partie, ça ne marchera pas
Dans ses programmes et ressources, le COPA fait constamment référence au droit fondamental des jeunes et de tous les êtres humains de vivre dans la sécurité, la force et la liberté*. Ce concept résume la notion de l’autonomisation, le liant ainsi aux droits de la personne.
(*Remarque : Ce slogan a été créé pour le projet ESPACE en 1978 par le personnel d’un centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle de Columbus, Ohio. Il reste pertinent comme expression du droit fondamental de toute personne de vivre libre de toutes formes d’agression. Il représente la base conceptuelle du travail du COPA et de l’initiative Bien-être@l’école.)
De nombreuses personnes sont à l’aise avec l’idée que les jeunes ont le droit de vivre dans la sécurité et la force. Elles reconnaissent que ces droits sont fondamentaux au droit de vivre libre de toute agression. Un moins grand nombre croit que les jeunes ont le droit de vivre dans la liberté.
Conséquemment, bien qu’il soit plus courant et plus acceptable de parler du fait qu’il est important d’assurer la sécurité des jeunes et de développer leur force, nous entendons rarement parler des efforts visant à garantir leur liberté. En fait, en règle générale, les discussions sur la sécurité nous éloignent de la garantie de liberté.
Et pourtant, le COPA fait valoir que ces trois droits sont inaliénables – indivisibles – et que sans liberté, il est impossible de vivre dans la sécurité et la force. À moins que les jeunes aient la liberté de prendre part aux décisions qui les concernent (selon leur stade de développement), elles et ils restent plus vulnérables aux agressions et moins susceptibles de réaliser leur plein potentiel. Le droit à la liberté renvoie à l’importance du pouvoir d’action personnel, de la possibilité de réfléchir, de prendre des décisions, d’agir, de poser des questions, de penser de façon critique, de suivre ses propres intérêts et objectifs ou, si nécessaire, de se protéger ou de protéger les autres. Le droit à la liberté comporte toutefois des limites; il se définit par des paramètres tels que les droits et la sécurité des autres, et sa propre sécurité.
Venant d’un passé où le silence régnait, j’ai vraiment réussi à trouver ma voix. Lorsqu’on trouve sa voix, on est libre parce que non seulement j’ai gardé mes idées pour moi, mais je les ai confiées à d’autres. Et si j’ai une idée ou si je veux accomplir quelque chose dans ma collectivité, ces gens m’aident, ça me libère, ça libère mes pensées pour que je puisse les accomplir.
Le développement du caractère n’est possible que lorsqu’on fait la promotion du droit des élèves (et de toutes les personnes) de vivre dans la sécurité, la force ET la liberté et que l’on respecte pleinement ce droit.
L’identité et l’engagement identitaire ne s’imposent pas. L’école de langue française ne peut ni évaluer, ni imposer une identité aux élèves. En revanche, elle peut agir sur les conditions qui favorisent une construction identitaire solide, notamment en présentant aux élèves les éléments d’une langue et d’une culture qui inspirent aujourd’hui comme par le passé la création dans tous les domaines d’activités et tous les coins du monde.
dans les écoles de langue française de l’Ontario, 2009, p. 17
Le développement du caractère ne peut pas leur (élèves) être imposé, ni réussir sans eux… Le caractère doit être développé par la participation active et appuyé par le dialogue, la réflexion et l’action.