Les éducatrices et éducateurs de l’Ontario français doivent donc faire preuve de respect et d’ouverture face à l’individualité de chaque élève. Ils doivent reconnaître la complexité d’une démarche de transmission et d’appropriation de la culture en jouant leur rôle de façon créative, sachant que la langue et la culture s’épanouissent dans la liberté.
dans les écoles de langue française de l’Ontario, 2009, p. 67
Accepter sa propre identité passe par un processus d’auto-découverte menant à l’affirmation de soi, l’acceptation de soi et un sentiment de fierté. Ce processus est moins difficile à suivre pour les élèves de groupes marginalisés lorsqu’il est fondé sur un cadre de justice sociale et soutenu par le développement de la pensée critique. Cet angle offre aux jeunes l’occasion de mieux connaître, de mieux comprendre et de mieux clarifier l’information et les messages de la culture dominante.
Dans une école, comment pouvons-nous souligner les accomplissements des jeunes tout en préservant la dignité des élèves qui ont honte de leurs circonstances? À notre école, nous faisons des remises de prix. Les élèves choisis ne sont pas nécessairement les meilleurs élèves, mais plutôt les jeunes qui ont réussi à surmonter les pires adversités. Qui a réussi contre toutes attentes cette année? Qui a fait le plus de progrès, qui a surmonté la pire adversité? Cela prouve que l’on peut remporter un prix, peu importe d’où l’on vient.
Le processus visant à se réapproprier son identité, à accepter sa culture et à apprendre son histoire et sa langue est souvent associé à la guérison des familles, des collectivités et des jeunes des Premières nations, métis et inuits. Bien que le processus et les obstacles diffèrent d’une personne à l’autre, l’expérience est aussi positive, puissante et significative pour les jeunes des autres groupes marginalisés.
Le processus menant à l’acceptation de son identité au sein de la collectivité plus large est ce qu’on appelle parfois l’autonomisation collective. Pour de nombreux élèves, ce processus constitue la base de l’autonomisation en tant qu’individus. L’autonomisation individuelle et collective représente deux moitiés d’un tout.