Toute la communauté scolaire peut faire des efforts pour connaître les divers groupes sociaux qui sont représentés par les familles de nos élèves.
Dans une école, le personnel enseignant entreprend des « études de classe » durant leurs réunions. Chaque enseignante ou enseignant présente et explique la composition des familles représentées dans sa classe, en couvrant divers aspects : origines ethnoculturelles, composition des familles et toute autre caractéristique se rattachant à l’identité ou aux circonstances de la vie des élèves et de leur famille. En mettant en commun l’information recueillie durant cet exercice, le personnel de l’école peut dresser le portrait des membres de leur communauté scolaire.
Une fois que nous avons une idée de la composition de notre communauté scolaire, nous pouvons chercher à déterminer s’il y a des besoins particuliers. En demandant simplement aux parents s’ils ont des besoins, nous validons qui ils sont, et nous libérons les personnes marginalisées du poids d’avoir à soulever ce genre de questions. Pour y arriver, nous pouvons utiliser le contexte collectif en faisant intervenir l’école dans son ensemble, par exemple en menant des consultations ou des sondages, ou tout simplement passer par une rencontre individuelle.
Un enseignant a dans sa classe un élève transgenre. Lors de sa rencontre avec les parents de l’élève, il leur a posé la question suivante : J’ai remarqué que votre enfant s’identifie comme une fille. Votre famille aurait-elle besoin d’une aide particulière pour soutenir votre enfant et pour faire en sorte que vous vous sentiez en sécurité, acceptés et inclus dans notre école?
Nous pouvons ensuite prendre les dispositions – en concertation avec l’administration de l’école – pour répondre du mieux possible aux besoins des personnes. De simples arrangements peuvent parfois transformer l’expérience que les parents ont de l’école et augmenter leur sentiment de sécurité. Par exemple, si le besoin se fait sentir, les enseignantes et enseignants peuvent offrir les accommodements suivants :
- veiller à ce que les examens ou les activités scolaires n’entrent pas en conflit avec les principales fêtes religieuses (autant que possible);
- prévoir des solutions de rechange neutres, sans distinction de genre, aux activités ou événements propres à chaque sexe organisés pour l’ensemble de l’école (p. ex. en demandant la participation des « mères et – ou – des pères »);
- utiliser divers modes de communication, en sachant que ce ne sont pas tous les parents qui ont un ordinateur ou les capacités de lecture et d’écriture.
Les enseignantes et les enseignants auront peut-être à contrebalancer les arrangements nécessaires pour répondre aux besoins des parents avec leurs besoins personnels et professionnels pour assurer un équilibre travail-vie privée. Il est par exemple difficile pour la plupart des parents de s’absenter du travail durant une journée d’école. Cela peut même être impossible ou leur poser problème (p. ex. perte de revenu). Des rencontres occasionnelles en dehors des heures d’école permettent de surmonter cet obstacle. Cela dit, nous avons peut-être aussi nos obligations personnelles et familiales. En plus, il importe de tenir compte de nos limites personnelles.