Les parents vulnérables à la violence et à la discrimination parce qu’ils sont socialement marginalisés ont besoin de sentir qu’ils seront respectés, validés et soutenus s’ils prennent la parole. Le personnel enseignant et administratif et les autres membres du personnel de l’école peuvent contribuer à établir ce genre de milieu, en s’appuyant sur des pratiques et des mesures conçues pour favoriser une interaction respectueuse au sein de l’école. Les écoles peuvent par exemple :
- Élaborer – à l’aide d’un processus consultatif – des lignes directrices et des procédures explicitement fondées sur des principes anti-oppression auxquelles tous les membres de la communauté scolaire accepteront de se conformer pour assurer des comportements et un langage acceptables et respectueux. Le code de conduite de l’école peut servir de véhicule à ce genre d’entente.
- Former, en offrant des formations et des occasions de perfectionnement professionnel, un bassin de personnes-ressources compétentes, sensibilisées et motivées. Enrichir les connaissances, la sensibilité et les compétences de l’ensemble des membres du personnel de l’école (voire de tous les membres de la communauté scolaire) joue un rôle déterminant pour insuffler de la vie dans les pratiques et les politiques scolaires mises de l’avant pour ériger des milieux scolaires sécuritaires et inclusifs.
- Mettre sur pied des initiatives et des activités qui transmettent des messages positifs et dynamiques au sujet des différents groupes de personnes, y compris les groupes ethnoculturels, les femmes et les personnes ayant une identité sexuelle ou de genre, ou une orientation sexuelle différentes.
La peur du jugement peut entrer en jeu quand le personnel de l’école approche des parents pour discuter d’une situation d’intimidation. Il importe donc de prendre le temps de planifier une intervention à caractère positif qui tient compte des circonstances et des besoins particuliers des parents.
Un père est invité à assister à une réunion qui vise à aborder le comportement agressif de son enfant. Il travaille toute la journée dans une manufacture et se présente vêtu d’un jeans et d’un tee-shirt. Le directeur porte un complet-veston-cravate et la directrice-adjointe, une robe et des talons hauts. Le père s’est assis d’un côté de la table, et les autres ont pris place du côté opposé. Après cette première rencontre, le père ne s’est plus jamais présenté aux réunions de suivi.
Dans une école, on fixe une rencontre avec une mère pour discuter des menaces et du comportement agressif de son enfant. La directrice et l’enseignant ont pris le temps de planifier la rencontre, en tenant compte de ce qu’ils savaient au sujet de la mère, de la famille et de l’historique familial. Ils ont reconnu chez le parent (tout comme chez l’élève) un trouble d’apprentissage et des difficultés de lecture. Ils ont donc installé les chaises en cercle dans la salle et se sont assis à côté du parent. Ils ont élaboré un plan de communication qui ne nécessitait ni écriture ni lecture afin de miser sur les forces et les capacités de la mère.