Une foule de raisons peuvent expliquer pourquoi des parents réagissent avec colère en constatant que leur enfant se trouve au beau milieu d’une situation d’intimidation. (Voir Comprendre les parents.) Quelle que soit la raison, bien peu d’entre nous aiment à composer avec une personne en colère. Cette situation peut faire émerger des sentiments désagréables. Notre propre réaction pourrait laisser transparaître des sentiments de colère, de peur, d’anxiété ou d’impuissance.
Lors d’une rencontre avec des parents en colère, notre objectif consiste à désamorcer leur colère et d’en découvrir la source afin de pouvoir aller de l’avant avec les étapes d’échange d’information et de résolution de problèmes. Pour y arriver, il importe de faire appel à nos forces et à nos ressources intérieures pour désamorcer leur colère et ne pas nous sentir personnellement visés.
Ce faisant, nous réussirons à écouter les parents avec compassion et respect et à absorber leurs propos sans réagir et sans essayer de les changer. Si nous sommes capables de faire montre d’ouverture d’esprit et de ne pas être sur la défensive, nous avons davantage de chance d’arriver à désamorcer une situation délicate. Les conseils suivants peuvent nous aider à garder notre sang-froid au moment de répondre :
1. Respirer profondément.
2. Nous rappeler : On ne me vise pas personnellement.
3. Parler calmement et clairement.
4. Poser des questions : recueillir de l’information.
5. Faire preuve d’ouverture d’esprit par rapport à la réaction.
Une fois que les parents parlent plus calmement et qu’ils semblent se sentir écoutés et compris, vous voudrez peut-être creuser un peu plus afin de bien saisir les causes sous-jacentes de leur colère. La colère peut provenir de sentiments de culpabilité ou d’impuissance ou même agir comme mécanisme de défense contre la douleur vécue par rapport au préjudice, à l’oppression et à l’injustice.
Il est délicat et difficile de composer avec une personne en colère tout en gardant son calme et sa concentration. Cela exige une bonne dose de confiance en soi. Soulignons l’importance de nous rappeler que nous disposons du soutien organisationnel si jamais nous nous trouvions dans une situation de ce genre.
Il arrivera des situations où nous aurons tout avantage à obtenir de l’aide et à assurer une réponse positive de la part de l’établissement. Si la colère se transforme en comportement passif-agressif, par exemple, qu’elle prend tout à coup des formes de racontars de rumeurs ou de propos dégradants émis par une tierce partie (p. ex. par l’entremise d’une ou un élève), il importe de veiller à ne pas affronter la situation sans obtenir d’abord l’aide des autres. En fonction du réseau de soutien en place pour l’école, nous pouvons demander l’aide de la directrice ou du directeur ou de notre représentante ou représentant de syndicat.
Dans de rares cas, la colère peut se transformer en agression et porter atteinte à la sécurité de l’enseignante ou de l’enseignant. Par exemple, si un parent monte le ton, s’approche un peu trop, bloque la porte, se penche au-dessus d’une personne assise ou empêche une personne de quitter la pièce, cette personne pourrait se sentir en danger. Notre définition de l’équilibre du pouvoir nous permet de savoir qu’il s’agit là de situations où la dynamique du pouvoir a été déplacée en retirant le pouvoir de l’enseignante ou de l’enseignant et son droit à la sécurité, à la force et à la liberté. Advenant ce genre de situation, nous pouvons utiliser les techniques d’affirmation de soi (voir Composer avec la colère – Affirmation de soi) afin de conserver notre pouvoir et nos droits. Naturellement, il s’agit là aussi du genre de situation qui requiert le soutien organisationnel.