Les enseignantes, enseignants et les parents œuvrent dans différentes sphères. Leur perception par rapport à une situation repose sur des sources d’information différentes. Dans nos rapports avec les parents au sujet d’une situation d’intimidation ou d’iniquité impliquant leurs enfants, nous aurons tout avantage à reconnaître à haute voix ce fait – pour notre bénéfice et le leur.
En reconnaissant notre ignorance du comportement et des gestes qu’a l’élève à la maison, de même que l’importance des observations et du vécu des parents, nous validons leur réalité et leur perception. Nous pouvons leur expliquer que nous nous attendons aussi à ce qu’ils valident nos observations et nos perceptions par rapport au comportement et aux gestes de l’élève à l’école. Les deux parties peuvent ainsi profiter d’un plus large éventail et d’une plus grande source d’information.
Aborder une rencontre avec des parents dans cette perspective s’apparente à assembler les pièces d’un casse-tête. Nous rencontrons les parents en partie pour rassembler et compiler les faits, les perceptions et les détails respectifs au sujet de la situation. Idéalement, en confiant ainsi nos points de vue, nous pouvons en venir à la même compréhension du problème.
Une rencontre en personne avec les parents peut permettre d’établir un climat propice à une rencontre plus positive. Nous pouvons aborder la situation en donnant des exemples concrets de comportements ou d’incidents que nous avons observés, sans jugement.
Si nous venons tout juste d’être mis au courant de la situation, nous pouvons dire aux parents que nous aurons besoin d’obtenir plus de détails (ou d’en faire rapport à l’administration pour que celle-ci puisse investiguer, conformément à la politique de l’école). (Soulignons que si l’élève qui fait l’objet d’intimidation se trouve en danger, il sera peut-être nécessaire de prendre des mesures immédiates.)
Les enseignantes et enseignants découvriront sans doute que, dans bien des cas, les parents manquent d’information au sujet de l’intimidation et de l’iniquité. Même si on leur a transmis de l’information par le passé, il faudra peut-être tout passer en revue. En effet, bien des questions font surface quand les choses tournent mal. Il sera peut-être utile de demander si les parents souhaitent recevoir le genre d’information suivante :
- la définition de l’intimidation adoptée par l’école (en la distinguant du conflit);
- les effets de l’intimidation et de l’exclusion fondées sur l’iniquité sur la personne qui est la cible dans ce genre de situation;
- l’importance des conséquences naturelles de même que des possibilités d’apprentissage et de réparation pour l’élève qui est la source de l’intimidation.
Nous pouvons également nous assurer que les parents ont facilement accès à l’information utile pour ce qui est de la politique et des procédures de l’école sur l’équité et l’inclusion et la prévention de l’intimidation, y compris celle sur les conséquences de l’intimidation. Dans certains cas, il y aura lieu de s’assurer que l’information existe dans la langue appropriée. (Idéalement, il s’agira d’une stratégie proactive pour que les adaptations linguistiques soient déjà dans le dossier de la politique.)
Les parents des élèves qui sont la cible d’intimidation sont bien disposés à fournir des détails sur l’efficacité des mesures qui sont prises pour assurer la sécurité de leur enfant. Les parents des élèves qui ont eu recours à l’intimidation ou qui ont encouragé les gestes agressifs peuvent renforcer et soutenir toutes les conséquences naturelles appliquées par l’école. Les parents bien informés sont plus susceptibles de se montrer des partenaires actifs et aidants dans la démarche pour assurer le bien-être des élèves.
L'échange d’information peut débuter dès l’approche initiale et se poursuivre de manière continue. Les enseignantes et enseignants, l’administration et le reste du personnel de l’école peuvent accomplir ce qui suit :
- établir et maintenir un dialogue ouvert entre l’école et les parents;
- informer les parents de toutes les mesures déjà mises en place et de celles à prévoir, particulièrement si la situation dure depuis un certain temps;
- élaborer un plan de communication en concertation avec les parents en énonçant clairement les étapes et les mesures, en incluant les moments où se feront les communications et les méthodes de communication convenues (en fonction du mode accepté mutuellement), et les circonstances spéciales qui exigeraient une communication.