Il peut arriver que les parents qui ont été marginalisés socialement d’une façon ou d’une autre se sentent aliénés des établissements, comme l’école. Ceux qui ont subi des traumatismes par rapport à l’école peuvent avoir développé des attitudes, des croyances et des comportements pour se protéger d’un plus grand traumatisme encore. Ceux qui ont été maltraités dans leur enfance ou intimidés à l’école peuvent anticiper l’expérience que leurs enfants vivront à l’école, en étant convaincus d’avance qu’elle sera négative. Ils peuvent avoir peur que leurs enfants se fassent agresser – par leurs pairs ou des adultes – et s’attendent à ce que ce type de violence soit inévitable. Si l’intimidation subie était en lien avec leur identité sociale ou leur expérience de vie, ils ont peut-être encore plus particulièrement peur. Par exemple, les familles autochtones qui ont historiquement subi des traumatismes intergénérationnels liés à une grave discrimination collective et aux agressions dans le système scolaire canadien (dans les pensionnats et les écoles publiques) risquent davantage de craindre le personnel du système scolaire ou de l’école et d’avoir des sentiments négatifs à leur égard. Les parents qui ont subi du harcèlement sexuel, racial, homophobe ou transphobe sont souvent à l’affût des mêmes signes chez leurs enfants.
Ces personnes peuvent aussi avoir développé un niveau de rage intense qu’elles expriment de façon explosive lorsque leurs propres enfants subissent un affront du même genre. Elles sont souvent désespérées et déterminées à ce que leurs enfants ne vivent pas les mêmes expériences.
Leur colère peut découler des croyances et présomptions forgées à partir de leur expérience personnelle et collective à savoir que personne n’écoute et que personne ne viendra à la rescousse. Elles ne croient pas nécessairement dans la capacité ou la volonté du personnel de l’école de changer les choses et s’attendent à ce que l’école ne soit pas à l’écoute de leurs préoccupations.