Khadar est un élève de 11e année qui fréquente une école dans un grand centre urbain. Son enseignant remarque qu’il s’absente souvent de l’école, que son travail scolaire n’est pas aussi bon et que ses notes baissent. Il semble souvent indifférent et renfrogné en classe et lui a répondu très impoliment à quelques reprises lorsqu’il lui a posé des questions.
Khadar et sa famille sont des réfugiés arrivés d’un pays africain déchiré par la guerre. Ils vivent dans un petit appartement où il n’y a pas de place pour étudier et pas d’ordinateur.
Parfois, la vie lui semble vide et insignifiante. Il a de plus en plus de difficulté à se concentrer sur son travail scolaire et il sait qu’il accuse de plus en plus de retard. Il a l’impression d’être stupide et ne se sent pas à sa place dans la classe. Il n’arrive plus à faire le lien entre l’école et sa vie. Il regarde autour de lui et tous les autres élèves semblent aimer l’école ou à tout le moins composer avec la vie scolaire. Il se demande s’il vient d’une autre planète. De plus en plus, il se demande à quoi ça sert d’aller à l’école.
Récemment, Khadar s’est fait de nouveaux amis. Ils sont vraiment cool et excitants. Pour la première fois de sa vie, Khadar se sent compris. Ils sortent beaucoup les fins de semaine. Ils n’ont aucun endroit où aller pour passer du temps ensemble s’il n’y a pas de fête chez quelqu’un. Ils se promènent donc au parc ou dans les rues. Ils sont souvent harcelés par la police qui présume qu’ils ont de la drogue. En fait, Khadar a rencontré quelqu’un récemment qui lui a dit tout bas qu’il pouvait lui offrir une « bonne occasion d’affaire ». Il est vraiment tenté de faire de l’argent facilement en vendant de la drogue.
Un jour, l’enseignant de Khadar, lui-même un homme noir originaire d’Afrique, décide de lui parler du changement qu’il a remarqué dans son comportement. Il parle de ses inquiétudes à Khadar de façon positive en insistant sur le fait qu’il sait qu’il peut faire mieux et qu’il comprend que la vie n’est pas toujours facile. Khadar ne lui dit pas un mot, il garde les yeux baissés et ne réagit pas à ses propos. Mais il est étonné et touché par l’approche de son enseignant. Personne n’a exprimé de confiance en son potentiel. Il aime la façon dont son enseignant lui a parlé; il ne l’a pas blâmé, il ne l’a pas jugé, il se soucie tout simplement de lui. Il lui a montré qu’il croit beaucoup en ses capacités. Khadar n’a pas oublié les paroles de son enseignant et il sait qu’il peut se confier à lui s’il en ressent le besoin.