Comme toute autre forme d’exclusion sociale, l’homophobie a des conséquences négatives sur la santé et le bien-être physique et mental. Si nous sommes les cibles d’actes homophobes, nous pouvons nous sentir honteux, coupables ou impuissants et nous pouvons ressentir de la peur ou de la terreur. Nous pouvons nous sentir violentés et sans voix. Le manque d’espoir, l’estime de soi brisée et les problèmes de santé mentale comme la dépression sont d’autres répercussions.
Afin de composer avec leurs sentiments et avec le rejet ou la persécution sociale, les jeunes et les adultes dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre est marginalisée peuvent nier leur identité en se mentant à eux-mêmes. D’autres mécanismes de survie pour gérer les sentiments douloureux que ces personnes ressentent peuvent inclure des comportements autodestructeurs comme l’automutilation et l’abus de drogues ou d’alcool. Les jeunes personnes LGBTQ peuvent être rejetées par leurs parents et quittent souvent le foyer. Parfois, ce sont les parents qui les expulsent de la maison. Dans les deux cas, elles se retrouvent à la rue. Les études sont la dernière chose dans la tête d’une ou d’un jeune qui vit une expérience personnelle aussi déchirante.
Ces sentiments douloureux et déchirants peuvent se traduire par divers comportements indiquant que les jeunes sont en difficulté. Le personnel enseignant peut remarquer les signes révélateurs : absentéisme, difficultés d’apprentissage, résultats scolaires médiocres et taux élevé de décrochage. (Voir Jean.) Il arrive que les jeunes personnes dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre est marginalisée changent souvent d’école, démontrant ainsi qu’elles ne se sentaient pas en sécurité dans l’ancienne école. Elles peuvent aussi adopter des comportements violents ou agressifs. Cette stratégie, bien qu’elle ait de nombreuses conséquences négatives, leur évite d’être la cible de ce même genre de comportement. Le taux de suicide très élevé chez les jeunes dont l’orientation sexuelle ou l’identité de genre est marginalisée est le résultat le plus tragique des actes homophobes.
Cacher son orientation ou identité de genre ou ne pas se sentir capable de la dévoiler, voilà des impacts et des indicateurs de l’homophobie. Si une école secondaire dit ne pas compter de jeunes personnes ouvertement LGBTQ, c’est que ces dernières ne se sentent pas suffisamment en sécurité pour s’exprimer publiquement. Une école peut évaluer le travail qu’elle a fait dans la lutte pour faire respecter le droit des élèves LGBTQ en recensant le nombre d’élèves qui se sentent à l’aise d’avouer ouvertement leur orientation et identité de genre. (Voir Sabine.)
Les enseignantes et les enseignants peuvent devenir les alliés des élèves LGBTQ en se penchant sur cette question et en voyant au-delà de l’étiquette négative. Un bon point de départ est d’inscrire les indicateurs de la détresse des élèves dans un contexte plus large.
- Quelles autres conséquences de l’homophobie suis-je en mesure d’identifier?
- Comment l’homophobie a-t-elle eu un impact sur mon développement personnel et ma vie?
- De quels actes homophobes ai-je été témoin (ou ai-je été la cible) dans mon école?
- Quelles mesures puis-je prendre dans ma vie (interactions personnelles et professionnelles) pour partager plus équitablement mon pouvoir et mes privilèges en tant que personne hétérosexuelle (si tel est le cas)?
- Quelles sont les stratégies que je peux identifier (ou que j’ai mis sur pied dans mon école) pour faciliter et encourager le développement sain de l’orientation et de l’identité sexuelles des jeunes?