Les discussions sur les enjeux liés au pouvoir et aux privilèges peuvent être difficiles sur le plan émotionnel. Elles peuvent déclencher des sentiments de culpabilité ou nous pousser à vouloir nous défendre. Il est toutefois important de reconnaître que dans notre société, la couleur de la peau et la culture sont des facteurs clés déterminant le pouvoir et le statut des individus.
Lorsque nous parlons de « privilège blanc », nous faisons référence à une distinction et une préférence fondées sur l’ethnicité et la couleur de la peau. Les personnes qui ont la peau blanche et qui sont d’origine européenne ont des privilèges qui sont souvent légitimés par un système où on retrouve un déséquilibre de pouvoir. Bien que d’autres aspects de l’identité d’une personne blanche pourraient mitiger son statut social relatif (voir Chevauchement des couches du pouvoir et des privilèges : Multiples oppressions), il reste qu’elle a des avantages et accès à des possibilités à cause de la couleur de sa peau et de son origine ethnoculturelle.
Les personnes qui bénéficient du privilège blanc ne sont généralement pas conscientes de ce fait. Même si elles ne sont pas les auteures de ce système, la réalité demeure qu’elles en profitent. Par exemple, elles ont tendance à avoir plus accès à des avantages sociaux, politiques et culturels, tels qu’un meilleur statut social et revenu, des positions d’autorité et un plus grand contrôle sur la gestion du pouvoir décisionnel. Ces avantages non gagnés sont considérés « normaux » et renforcent la croyance en la supériorité des personnes blanches d’origine européenne.
Le système scolaire est un lieu où ce genre de dynamique de pouvoir prospère. Par exemple, comme membres du personnel scolaire, nous bénéficions de certains privilèges qui nous permettent de véhiculer des valeurs particulières et d’accroître la visibilité de notre groupe ethnoculturel ou de notre classe sociale.
Que nous le voulions ou non, celles et ceux d’entre nous qui sont blancs ont des privilèges en raison de la couleur de leur peau et de leur origine ethnoculturelle. Il ne s’agit pas de nier la couleur de notre peau ou notre patrimoine mais de prendre conscience de nos privilèges et de dénoncer les aspects du système social qui les engendrent. Nous pouvons nous questionner sur notre rang social et reconnaître pleinement notre position de pouvoir. Nous pouvons nous conscientiser aux avantages que nous avons, exercer notre pouvoir d’une manière responsable et, par conséquent, éviter de véhiculer des croyances racistes et ethnocentriques.
- Quels sont nos privilèges en tant que personnes?
- Quels sont nos privilèges en tant que membres du personnel scolaire?
- Quels sont nos sentiments à l’égard de ces privilèges?
Pour consulter une liste de privilèges dont bénéficient les personnes blanches dans le milieu scolaire, cliquez ici « Privilège blanc »