Un des éléments clés de toute stratégie de prévention de l’intimidation est le développement de l’estime de soi. Il importe d’ aider les enfants, les adolescentes et les adolescents à reconnaître et à accepter leurs forces, leurs différences et leurs limites. Elles et ils seront davantage en mesure d’accepter et de respecter les différences des autres par la suite. Mais faites attention de ne pas confondre l’estime de soi avec l’ego… L’enfant, l’adolescente ou l’adolescent qui se perçoit de façon réaliste comme une personne correcte et compétente et qui s’accepte telle qu’elle est, ou tel qu’il est, ne se sentira pas menacé par les différences des autres. Elle ou il n’aura pas besoin de se sentir plus puissant ou supérieur aux autres pour se sentir bien. Elle ou il ne cessera pas de s’accepter telle qu’elle est ou tel qu’il est quand elle ou il fera une erreur, sera malchanceuse ou malchanceux ou aura des problèmes interpersonnels, même si elle ou il est secoué émotionnellement par les défis que la vie place sur son chemin. Dans son livre The Bully, the Bullied and the Bystander, paru en 2002, Barbara Coloroso explique que les enfants qui ont recours à l’intimidation semblent plus confiants qu’ils ne le sont en réalité et qu’ils ont en général besoin de beaucoup de renforcement pour maintenir un « gros ego » plutôt qu’un « ego solide ».
Il n’est pas toujours facile de renforcer l’estime de soi de façon à aider l’enfant à acquérir un ego solide. Les enseignantes et les enseignants peuvent aider les enfants, les adolescentes et les adolescents à croire fermement en leur propre valeur de différentes façons…
- Faites des commentaires spécifiques, concrets et exempts de jugements. Même les commentaires positifs peuvent comporter certains jugements. Dire à une personne que son histoire est « fantastique » ne lui permet pas d’évaluer ses forces de façon réaliste. Il est préférable de lui dire qu’elle a admirablement bien utilisé les adjectifs pour faire sa description.
Exemple : Trouvez des exemples précis de ce que vous avez aimé ou de ce qui doit être amélioré. Évitez les commentaires vagues et généraux sur le travail d’une ou d’un élève.
- Surveillez vos paroles et vos gestes pour transmettre des messages cohérents.
Exemple : Montrez que vous avez confiance dans les capacités de l’élève en lui donnant des petites tâches ou responsabilités, comme apporter quelque chose à votre bureau ou aller porter un message à une autre enseignante ou un autre enseignant. En demandant à des élèves qui ont peu d’estime d’elles ou d’eux-mêmes de faire ce type de tâches, vous confirmez que vous croyez en leurs capacités.
- Reconnaissez et validez toute forme d’apprentissage et d’intelligence, pas uniquement le rendement scolaire.
Exemple : Faites du renforcement positif quand l’élève adopte certains comportements, notamment si elle ou il fait preuve de gentillesse et s’occupe d’une autre personne, est coopérative ou coopératif, fait preuve de leadership d’une façon positive (par exemple en incitant d’autres personnes à faire une action positive ou en s’occupant du bien-être d’autres personnes) ou montre son courage (par exemple en essayant quelque chose qui est difficile pour elle ou lui au lieu d’hésiter comme d’habitude).
- Faites des activités pour renforcer l’estime de soi avec l’ensemble de la classe ou intégrez-les à la matière à enseigner.
Exemple : Profitez d’un cours de géographie pour lancer une discussion sur le respect des différences et les différences et les ressemblances entre les élèves de la classe et ceux de différentes parties du monde. Parlez d’un personnage historique qui a bien réussi en dehors des sentiers battus pour montrer qu’il existe bien des façons d’apprendre et de réussir.
Même si plusieurs facteurs contribuent au développement sain des enfants, des adolescentes et des adolescents, les enseignantes et les enseignants jouent un rôle important. Elles et ils doivent continuer de profiter de toutes les occasions pour interagir avec les élèves d’une façon qui les rapproche de ce but.