Les efforts déployés pour mettre fin à l’intimidation portent fruit seulement si les enfants, les adolescentes et les adolescents savent qu’elles et ils peuvent parler de ces problèmes en toute sécurité à un adulte. L’un des aspects les plus puissants de l’intimidation est « l’omerta » : la loi du silence. L’élève qui se livre à l’intimidation force la personne qui subit ses foudres et les témoins à garder le secret et renforce bien souvent le silence en menaçant de se venger si une personne en parle. C’est cette loi du silence qui donne libre cours aux actes d’intimidation. Peu d’enfants, d’adolescentes et d’adolescents en parlent à un adulte quand elles ou ils sont témoins d’actes d’intimidation ou en subissent.
Il est essentiel de mettre sur pied un réseau d’adultes compétents, doués des aptitudes requises et capables d’élaborer différentes stratégies, prêts à soutenir les élèves et connus des élèves pour interrompre le cycle de la violence. Les élèves pourront ainsi acquérir la certitude que des adultes sont là pour les écouter et qu’elles et ils ne resteront pas sans rien faire.
En outre, il est important que les adultes respectent le risque pris par une élève ou un élève quand elle ou il décide de signaler des actes d’intimidation. Respecter la confidentialité de l’élève et son anonymat (dans la mesure du possible) sont des facteurs essentiels à la création et au maintien d’un environnement dans lequel les élèves se sentent suffisamment en sécurité pour se confier. Par contre, si la situation présente un danger, il peut être nécessaire d’intervenir et de consulter ou de mobiliser une ou un collègue de travail, la direction de l’école ou encore la Société de l’aide à l’enfance – même si l’élève vous a demandé de ne pas lefaire.
Une enseignante ou un enseignant peut alors se trouver devant un dilemme. Elle ou il voudra s’assurer que l’élève qui a l’impression d’être privé de son pouvoir par les actes d’intimidation puisse se prendre en charge si elle ou il demande de l’aide. Il existe bien des façons de communiquer ce respect, notamment en donnant à l’élève autant de choix et de contrôle sur la situation que possible. Voici des exemples :
- Informez l’élève que vous devez parler de la situation à une autre personne avant de le faire.
- Demandez-lui son avis sur la personne à consulter.
- Demandez-lui à quel moment il lui semble le plus judicieux de le faire.