Il est tout à fait naturel que les parents résistent à l’idée ou rejettent la pensée que leur enfant puisse être méchant et intimider les autres. Évidemment, tout parent s’investit auprès de son enfant et dans la perception qu’il en a. Parfois, les enfants sont à ce point une extension de leur identité que toute attaque perçue contre leur enfant – par exemple accuser l’enfant d’avoir eu recours à l’intimidation – est vécue comme une attaque à leur encontre.
Les parents d’élèves qui subissent de l’intimidation réagiront probablement de façon plus intense et seront animés d’un désir profond de protéger leur enfant. Ils pourront donc difficilement s’imaginer que l’élève qui a intimidé leur enfant a la capacité d’apprendre de nouveaux comportements. Ils risquent davantage de vouloir des mesures allant dans le sens d’une punition ou d’une expulsion. Certains pourraient juger que l’école n’en fait pas assez pour protéger leur enfant et iront juste qu’à s’adresser aux membres des échelons supérieurs du système scolaire pour que l’école adopte une position plus « rigoureuse » (selon leur perception).
De nombreux parents sont conscients de leurs émotions fortes. Ils craignent que leur attitude déclenche une réaction négative chez les membres du personnel de l’école à leur égard, et donc à l’égard de leur enfant. Ils ont peur d’aggraver la situation, de ne pas être pris au sérieux ou de déclencher des représailles pour leur enfant s’ils décidaient de communiquer avec le personnel de l’école.
Une élève subissait du harcèlement raciste à l’école. Sa mère, une nouvelle arrivante, n’a pas dit un mot sur l’incident à l’enseignante, malgré les efforts de ce dernier pour lui tendre la main. C’est un autre parent qui a signalé l’incident à l’enseignante. La mère avait appelé les parents de l’enfant impliqué qui s’était ensuite excusé. Lorsque l’enseignante a demandé à la mère pourquoi elle n’avait pas parlé de l’incident, elle a répondu qu’elle avait eu peur de montrer une réaction trop excessive.