Ce qui m’inspire, ce sont des moments comme aujourd’hui lorsqu’on me demande mon opinion, qu’on me fait voir qu’elle compte.
Fois après fois, les jeunes nous disent vouloir et avoir besoin de l’écoute des adultes. Nos élèves veulent savoir que nous nous soucions d’elles et d’eux. De nombreux jeunes avec qui nous avons discuté lors de la création de ce module s’accordent à dire que c’est la chose la plus importante que les adultes peuvent faire pour favoriser leur autonomisation.
Une grande partie de notre pouvoir et de notre influence comme adultes réside dans ce besoin. Bien qu’il soit souvent trahi à cause de l’adultisme, et qu’il change au fur et à mesure que les jeunes grandissent et se développent, ce besoin fondamental reste constant de l’enfance à l’adolescence, et même parfois jusqu’à l’âge adulte.
Nous pouvons consciemment puiser dans le besoin de soutien des élèves de façon positive pour promouvoir leur estime de soi, leur développement sain et leur pouvoir d’action dans leur propre vie. Nous pouvons les écouter attentivement, accepter la perception qu’elles et ils ont de leurs expériences sans en douter, sans la juger et sans la remettre en question. Lorsque nous validons leurs sentiments et leurs expériences, les jeunes sentent qu’on les écoute et qu’on les entend. Écouter et accepter engendrent des sentiments de sécurité, d’appartenance et de connexion avec l’école.
Percevoir les jeunes comme étant des personnes à part entière, se soucier de leur vie et de leurs expériences, et reconnaître et accepter leurs perceptions, leurs sentiments et leurs besoins sont des moyens simples et essentiels de partager notre pouvoir. Nous confirmons ainsi les composantes clés qui sous-tendent le sentiment de valeur personnelle de chaque personne.
Comme éducatrices et éducateurs, nous validons les besoins des élèves et leur montrons que nous nous soucions d’elles et d’eux et que nous écoutons leurs préoccupations de nombreuses façons. Par exemple, en :
- trouvant des moyens de répondre aux besoins des élèves dans la mesure du possible (y compris aux besoins des élèves qui doivent surmonter des obstacles sociaux, qui ont des besoins d’apprentissage particuliers ou qui doivent relever d’autres défis concrets);
- prenant le temps de répondre aux questions ou en offrant de l’aide supplémentaire, si elles ou ils en font la demande;
- s’assurant de rencontrer les élèves qui viennent nous voir pour discuter d’un sujet quelconque à un autre moment lorsque nous sommes trop occupés pour le faire sur le champ;
- faisant un suivi régulièrement lorsque nous savons que certains élèves ont des difficultés;
- donnant la possibilité aux élèves de nous faire part de leurs pensées, de leurs sentiments et de leurs perceptions.
Si les élèves ont le sentiment d’être vus et entendus et que l’on se soucie des facettes les plus vulnérables et les plus essentielles de leur être, elles et ils ont le potentiel de développer leur estime de soi et leur acceptation de soi. De même, pour les élèves des collectivités et des groupes marginalisés qui ont de la difficulté à se rallier à leur identité, un meilleur sentiment d’estime de soi et d’appartenance à l’école peut se traduire par une plus grande acceptation de leur identité.
Tu as le sentiment que les adultes t’écoutent et se soucient de toi quand tu les vois essayer de vraiment t’aider, pas seulement en faisant oui de la tête. Si les adultes ne peuvent pas t’aider, ils vont te donner le nom d’une autre personne qui peut te donner du soutien – et ils vont faire un suivi.
Avoir l’impression d’être vu et entendu et que quelqu’un se soucie de nous, nous donne un profond sentiment de force. Cette expérience est une condition préalable et est à la base de l’autonomisation des jeunes, comme individus et comme membres d’un groupe plus large ou d’une collectivité.
En tant que membres du personnel enseignant et des écoles, nous avons le mandat de relever ce défi de taille. Alors que nous nous efforçons chaque jour de jongler avec les besoins collectifs de la population étudiante, il importe également de répondre aux besoins de chaque élève en tant qu’individu.
Quand les adultes écoutent, nous avons l’impression que notre voix compte, que nous sommes une équipe.