L’exercice peut être décourageant si nos efforts visant à générer l’intérêt des élèves ne se révèlent pas fructueux. Que nous tentions de susciter leur passion d’apprendre ou leur motivation à faire du bénévolat ou à participer à des activités parascolaires, il n’existe aucune recette magique. Il s’agit plutôt d’un processus complexe, à volets multiples qui s’échelonne sur plusieurs années. Une chose est certaine toutefois, il s’agit d’une composante essentielle du développement du caractère.
Parfois, les adultes peuvent se fier sur la participation d’un petit groupe de leaders étudiants qui évoluent dans le cadre d’un plus grand groupe de pairs démotivés. Quelles sont alors les options si l’intérêt des élèves semble limité ou absent, ou non relié aux objectifs du programme d’études? Comment pouvons-nous inspirer le changement si l’engagement semble ne pas être « cool » aux yeux des pairs?
Dans toute école, particulièrement au niveau secondaire, la culture dominante (comme dans la société en général) peut être façonnée par la culture de consommation. Cette culture commerciale populaire peut exercer une grande influence sur l’intérêt des élèves. Ce qui en résulte peut sembler non relié ou même dommageable à notre objectif d’enseignement théorique et au développement du caractère. Ceci est davantage un défi dans les écoles de langue française où notre mandat de promouvoir la langue et la culture francophones nous incite à rechercher des référents culturels francophones qui très souvent sont absents dans la culture dominante.
Bien qu’il n’y ait pas de réponses faciles, ni de stratégie unique, nous pouvons répondre aux passions et intérêts des élèves peu importe leur manifestation et commencer là. Nous pouvons effectuer un sondage auprès de nos élèves et trouver ainsi où se situent leurs intérêts.
Nous devons être où se situent nos élèves, accepter d’où elles et ils viennent. Nous devons tirer profit de leurs aptitudes et de leurs talents – ce qu’elles et ils ont naturellement. Il est important de connaître chaque élève – de demander aux jeunes ce à quoi elles et ils excellent. La question est la suivante : comment organiser une culture scolaire pour promouvoir les choses auxquelles excellent les jeunes.
Nous pouvons mesurer leur enthousiasme, attendre et surveiller les moments où leur visage s’illumine et leur voix s’anime. Lorsque nous arrivons à délimiter ce qui les passionne, alors notre créativité peut nous aider à trouver un angle, reliant leur soif d’apprendre au développement du caractère.
- Trouver des moyens de lier la passion pour la planche à neige à une leçon de physique.
- Se servir de l’histoire d’un chanteur populaire au Canada français ou dans le monde international de la francophonie comme projet de biographie.
- Explorer des façons de transformer une activité athlétique très attendue (match de soccer) en une occasion d’apprentissage. Par exemple, encourager les élèves à apprendre une série de techniques de soccer en organisant le visionnement d’un match pendant l’heure du repas.
Il arrive que certains élèves aient la capacité d'assumer le rôle de leaders sans que ce soit évident, mais nous ne sont pas au courant de leur vie. Bien que nous devions tracer une ligne entre la vie des jeunes et celle des adultes – étant donné que nous sommes des professionnel.le.s, nous devons garder une certaine distance – nous devons aussi considérer les jeunes comme individus, comme des personnes à part entière. Nous devons découvrir ce que nos élèves aiment, ce à quoi elles et ils excellent et utiliser cette information comme point de départ pour développer leurs aptitudes de leadership. Nous devons enseigner à la personne entière. Cela signifie que nous devons promouvoir le concept de la motivation chez les jeunes – faisant des liens entre les activités parascolaires et ce qui se passe dans la salle de classe. Lorsque nous trouvons des moyens d’alimenter les talents créatifs, nous comblons l’écart entre les élèves et le système. Si des jeunes ont l’impression de se retrouver devant une confrontation, que nous sommes injustes envers elles et eux, ou sont en état de crise, nous pouvons assumer la responsabilité de combler l’écart entre ces jeunes, leur famille et le système.