L’autonomisation des jeunes, ce n’est pas jeter tous les règlements par la fenêtre et déclarer, « Bon, à partir de maintenant, c’est à vous les élèves de tout décider. » Établir des paramètres avec l’aide des élèves, c’est le rôle des adultes, et en tant qu’adultes nous devons continuer à assumer ce rôle. Il est important de toujours donner l’exemple que la prise de décisions, c’est une affaire de collaboration. Ce qui dérange les jeunes et ce à quoi elles et ils sont sensibles, c’est le sentiment d’injustice. Donc, quand les jeunes ne sont pas satisfaits d’un règlement, nous devons leur demander, « Dites-moi ce que vous n’aimez pas ». C’est ainsi que nous leur faisons comprendre qu’à notre école, nous favorisons la collaboration.
Dans le présent module, nous avons exploré la grande importance du droit à la liberté (et du droit à la sécurité et à la force) en favorisant l’autonomisation des jeunes; toutefois, il est important de toujours se rappeler que le droit à la liberté de toute personne n’est jamais absolu.
Dans tout groupe d’êtres humains et dans tous les établissements, les gens doivent respecter certains paramètres. À l’école, la liberté d’apprentissage des élèves en fonction de leurs intérêts est limitée aux exigences du programme d’études. Bien que ce dernier impose une certaine orientation, dans plusieurs cas, il renferme aussi des possibilités. Par exemple, l’acquisition de nombreux traits de caractère fait maintenant partie du programme d’études.
Nous pouvons rester attentifs aux occasions qui nous permettent de faire concorder de façon créative les intérêts et les passions de nos élèves avec le programme d’études. Nous renforçons ainsi l’engagement des élèves dans leur apprentissage.
La liberté des élèves est également limitée par des règlements liés à la sécurité et diverses politiques du conseil. Il peut être nécessaire d’établir des paramètres pour veiller à l’inclusion de tous les élèves et d’imposer des limites à la liberté de certain.e.s. Par exemple, nous pouvons réclamer qu’un concert prévu pour décembre célèbre diverses fêtes culturelles (non seulement chrétiennes) ou que le bal des finissant.e.s ait lieu à un endroit accessible en fauteuil roulant.
Il peut être compliqué d’établir des paramètres de façon respectueuse sans miner le pouvoir d’action et le sentiment d’autonomisation des élèves; les besoins compétitifs et même les droits peuvent entrer en jeu compliquant le choix d’une solution acceptable.
Dans bien des cas, nous pouvons avoir un peu de marge de manœuvre quant à savoir à quel endroit et à quel moment établir des paramètres nous permettant de négocier en vue d’atteindre un consensus avec les élèves. Par ce processus, nous pouvons constamment évaluer ce qui compte vraiment, ce qui est moins important et ce qui est juste, toujours en consultant les élèves afin d’établir un point de référence.
Dans d’autres cas, toutefois, nous n’avons aucune latitude et nous devons imposer une mesure. D’une façon ou d’une autre, la transparence nous permet de respecter la dignité des élèves lorsque nous pouvons expliquer le contexte de notre décision.
Lorsque les élèves assument la responsabilité de leur apprentissage, j’obtiens des résultats extraordinaires. Je leur dis, « Bon, nous devons faire une unité sur ce sujet. Pensons à une façon agréable de l’explorer. » Souvent, nous avons quatre ou cinq projets en cours simultanément. Le problème est que les élèves ne veulent pas s’arrêter et je ne n’arrive pas à mettre fin aux travaux. Elles et ils s’investissent tellement lorsqu’elles et ils conçoivent leur propre projet. Les élèves apprennent dans un style qui leur convient.