Souvent, parce que nous n’arrivons pas à déceler le potentiel d’une jeune personne, nous ne savons pas ce qu’elle peut faire. Nous pouvons offrir notre soutien tout en laissant les jeunes personnes tester les limites de leurs capacités. Cela ne veut pas dire les abandonner à elles-mêmes. Cela signifie plutôt tisser des liens avec les jeunes. Donc, au lieu de dire, « Attention! », nous pouvons leur poser la question, « Est-ce que cette situation ou cette décision vous semble sécuritaire? » Nous pouvons les orienter pour que les jeunes acquièrent leur propre sens de la sécurité dans le monde. Les jeunes doivent apprendre à arriver à leurs propres conclusions.
Nous sommes plus susceptibles de partager notre pouvoir avec les jeunes si nous respectons sans réserve leur sagesse et leur capacité. Les jeunes s’épanouissent lorsque les adultes se soucient profondément de leur bien-être et croient qu’elles et ils peuvent réussir, grandir et apprendre de leurs erreurs.
S’assurer que les élèves ont un pouvoir d’action à l’école et dans la salle de classe nous permet d’observer des moments d’accomplissements remarquables. Nous pouvons constater la grande fierté, la passion et l’engagement des jeunes lorsqu’elles et ils ont l’occasion de réfléchir, d’apprendre et d’agir de façon autonome. Cette expérience met en lumière l’équation de base suivante : le leadership étudiant découle directement du sentiment d’appropriation des élèves.
Dans le contexte franco-ontarien, le sentiment d’appropriation de la culture francophone des élèves vient nourrir leur engagement identitaire, leur sentiment d’appartenance à la communauté francophone et leur leadership au sein de cette communauté : « La prise en charge, dans la perspective d’une culture collective pluraliste et diversifiée, se traduit par la contribution de l’élève à la création d’une culture renouvelée grâce à son savoir-être avec les personnes de culture perçue comme différente de la sienne. Cette prise en charge de la part de l’élève témoigne d’un leadership émergent qui lui permet de construire, avec les autres, un nouveau ‘savoir-être ensemble’ ». (Approche culturelle de l’enseignement pour l’appropriation de la culture dans les écoles de langue française de l’Ontario, 2009, p. 31)