Je pense que lorsque les adultes nous disent, « tu ne peux pas faire cela » ou, « arrête », on a l’impression de ne pas avoir de mot à dire et qu’on ne vaut rien.
Lorsque nous nous imaginons les jeunes prendre le pouvoir, nous pensons souvent à des situations de rébellion ou de confrontation où certains jeunes prennent le pouvoir au détriment des autres. Il nous arrive aussi de supposer que lorsqu’on leur donne le pouvoir de choisir, les jeunes refuseront d’assumer des responsabilités et de suivre des règlements et les conseils des adultes.
L’autonomisation n’a rien à voir avec l’idée que certains jeunes sortent gagnants d’une situation ou dominent les autres. L’autonomisation ne signifie pas éviter ou refuser les responsabilités, et n’implique pas l’absence de règlements. En effet, tous les groupes d’êtres humains travaillant vers une cause commune doivent disposer de paramètres sur lesquels ils se sont mis d’accord pour atteindre leurs objectifs.
En outre, pour atteindre un état ou un sentiment d’autonomisation, les jeunes doivent avoir le soutien respectueux des adultes. Retenir ou ne pas accorder notre soutien serait une forme d’abandonnement ou de négligence, étant donné que le soutien des adultes est un besoin de base, fondamental au développement sain des jeunes.
Nous avons tendance à assigner certaines responsabilités aux élèves selon le travail à accomplir et leur capacité d’aider, par exemple, on leur demande de nous aider à la bibliothèque ou dans les corridors. Nous leur donnons cette chance de nous montrer qu’elles et ils ont le sens de la responsabilité. Mais, peut-être qu’elles et ils aimeraient faire autre chose. Nous ne leur donnons pas beaucoup de pouvoir, nous leur demandons seulement de nous prêter main-forte. Nous leur donnons la chance de participer en fonction de nos besoins et de nos intérêts, et non en fonction de leurs intérêts.